« Le mot “afropéen” – issu du milieu musical pour ensuite être utilisé par
le journalisme et la littérature – est dépourvu de connotations
raciales, ainsi que l’explique la journaliste Rokhaya Diallo: «Quand on
parle de Noir, on pense “Africain”. Quand on dit “Européen” on pense
“Blanc”. Afropéen est un joli mot – c’est rare pour un néologisme – qui
ne renvoie pas à la couleur de peau» (s.p.). Dans le même article,
l’écrivaine Léonora Miano joue avec la définition d’afropéen en
introduisant un clin d’œil aux discours encore entichés de colonialisme:
«Le terme “afropéen” cherche à décrire ces personnes d’ascendance
subsaharienne ou caribéenne et de culture européenne: des individus qui
mangent certes des plantains frits mais dont les particularismes ne sont
pas tellement différents de ceux qu’on peut trouver dans les régions de
France» (Faure s.p.). On peut remarquer qu’il s’agit toujours d’une
histoire de regard et de peau, c’est-à-dire d’ascendance. Mais il est
évident que chez Miano e Diome il est aussi question d’une approche
colonialiste dans les discours et dans les comportements. Afin
d’illustrer le traitement de ces problématiques chez ces deux
écrivaines, je proposerai un bref examen de deux recueils de nouvelles
où elles mettent en scène les aventures de jeunes afropéens. Il s’agit
de La Préférence nationale de Diome et de Afropean soul de
Miano parus respectivement en 2007 et en 2008. Les deux ouvrages
présentent des parcours individuels où les personnages se confrontent
avec la vie en France et la condition d’immigrés. Le regard posé sur eux
par les autres et leurs difficultés pratiques dans les villes
européennes sont deux conditions rapprochant tous les personnages en une
même communauté. Les récits des aventures et des mésaventures des
héroïnes et héros nous permettent d’approcher de l’extérieur, mais avec
beaucoup d’efficacité, des situations que les auteures ont vécues –
comme dans le cas de Diome – ou ont connues par le récit de tierces
personnes. À partir de cela, la lecture s’avère être une véritable
expérience pour les lecteurs, parce qu’en lisant on entre en contact
avec des «formes de vie», des existences qui deviennent exemplaires, qui
prennent forme dans les courts récits et qui sollicitent le lecteur à
réagir, à prendre position. »
Extras din https://journals.openedition.org/oltreoceano/343#tocto1n3
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